Selon un rapport Gartner publié courant 2023, plus de 70 % des applications d’entreprise seront créées à l’aide de technologies low-code ou no-code d’ici la fin 2025. D’aucuns y voyaient d’abord une petite curiosité, voire une promesse un peu trop grosse. Et pourtant, les faits sont là : le low-code s’est hissé en première ligne de la transformation numérique.

Fini le temps où développer la moindre application exigeait un bataillon de développeurs chevronnés et plusieurs mois de travail acharné. Le low-code vient bouleverser la donne, proposant un mode de création plus accessible, plus rapide, et pas moins qualitatif (quand c’est bien fait). Alors, pourquoi ce succès, et surtout, qu’est-ce que ça change concrètement pour les entreprises ?

Pourquoi le développement traditionnel est devenu un frein à l’innovation ?

Historiquement, pour coder une application, on recrutait des développeurs, on planifiait un planning au cordeau, et on espérait qu’en quelques trimestres (ou années), le produit serait prêt à l’emploi. Mais entre-temps, le marché avait déjà évolué, la concurrence avait sorti une solution alternative, ou la technologie sur laquelle on s’appuyait avait vieilli.

Le problème ?

  • Des cycles longs : la complexité du code, la gestion de projet traditionnelle, les revirements d’exigences métier sont autant de facteurs qui freinent la vitesse d’innovation.
  • Une dépendance lourde : quand on ne dispose pas en interne de tous les développeurs nécessaires, on se retrouve dans l’obligation de sous-traiter ou de se battre pour recruter les perles rares.
  • Le gouffre entre IT et métiers : parfois, la communication se complique ; ce que veut l’équipe marketing n’est pas exactement ce que comprend l’équipe dev, et les allers-retours se multiplient…

Résultat, beaucoup d’entreprises se retrouvent avec une dette technique colossale, des projets qui s’enlisent, et une frustration générale.

Difficile d’innover sereinement dans ces conditions !

Le low-code : définition et bénéfices clés

Grosso modo, le low-code consiste à développer des applications via une interface visuelle, avec des modules prêts à l’emploi (drag-and-drop de composants, configuration de workflows, etc.), tout en conservant la possibilité d’ajouter, si besoin, un brin de code personnalisé. À l’image de plateforme innovante comme celle de l’éditeur DAZZM, on n’est pas dans du 100 % no-code (où l’on ne touche jamais au code), mais on s’en approche.

Cette formule hybride a de quoi séduire :

  1. Rapidité : On monte un prototype en quelques jours ou semaines, pas en plusieurs mois.
  2. Moins d’expertise technique requise : Les métiers peuvent participer activement sans être des développeurs seniors.
  3. Personnalisation : On n’est pas complètement enfermé dans une plateforme fermée. Il reste possible d’ajouter ou de modifier des scripts quand la complexité l’exige.

Les bénéfices clés du low-code

  • Time-to-market réduit : quand tout va vite, sortir une appli rapidement peut faire la différence entre capter un marché ou se laisser distancer.
  • Amélioration de la collaboration : les utilisateurs finaux, souvent mieux placés pour exprimer le besoin, peuvent contribuer à la conception, ce qui fluidifie le cycle de création.
  • Démocratisation du développement : les équipes IT n’ont plus à supporter seules toute la charge de création d’outils, ce qui libère leur planning pour des sujets plus complexes.

Comment il transforme les rôles en entreprise (IT et métiers) ?

Longtemps, l’IT agissait comme un service support produisant des solutions à la demande. Aujourd’hui, avec le low-code, on observe un glissement :

  • Des métiers plus autonomes : Les équipes marketing, RH ou finances peuvent concevoir leurs propres applications internes (tableaux de bord, mini-CRM, outils de reporting), sans forcément attendre un grand projet piloté par la DSI.
  • Un rôle de facilitateur pour l’IT : Plutôt que de tout développer de A à Z, l’IT devient le garant de la cohérence technique, de la sécurité, des bonnes pratiques. Les développeurs experts se concentrent sur les briques complexes (intégrations poussées, performance, etc.), tandis que le low-code prend en charge la couche visuelle et la logique standard.
  • Une collaboration accrue : Comme tout le monde travaille sur un même environnement (low-code), les échanges sont plus fluides. On voit aisément les interfaces, on configure en direct, on valide plus vite.

Au final, c’est un changement culturel : la création d’applications s’étend au-delà du cénacle restreint des devs, et ça vient parfois bousculer les lignes. Mais à la clé, une réactivité démultipliée face aux besoins du terrain.

Quelques exemples concrets d’accélération de la transformation digitale

Il n’est pas toujours évident de trouver des exemples réels, puisque les projets concernent souvent des applications internes sur mesure, sur lesquels les entreprises n’ont pas d’intérêt particulier à communiquer. Pour autant, il est relativement simple de décrire des cas d’usages très parlants au travers d’exemples fictifs.

  • Prenons le cas d’une PME spécialisée dans la logistique, qui doit soudain gérer des pics de demandes sur un nouveau marché. Autrefois, il aurait fallu commander un cahier des charges, trouver un sous-traitant, développer un outil de suivi des colis, puis le tester en boucle. En low-code, l’entreprise peut monter une appli de traçabilité basique (scan de codes-barres, suivi de localisation, notifications) en quelques semaines, voire moins.
  • Ou encore, une grande banque qui veut offrir un portail client amélioré : au lieu de tout recoder from scratch, elle assemble les briques essentielles via une plateforme low-code, laisse ses équipes métiers paramétrer les workflows (ouvertures de compte, réclamations…) et mobilise les développeurs confirmés sur l’authentification sécurisée ou l’intégration au système central. On gagne en time-to-market et, la plupart du temps, en satisfaction utilisateur.

Les limites du low-code et comment les surmonter

On ne va évidemment pas se voiler la face : le low-code n’est pas la panacée, et son usage comporte quelques écueils à anticiper.

  • Limites fonctionnelles : Quand on a besoin d’algorithmes très complexes ou d’optimisations extrêmes, le low-code peut se montrer insuffisant. Il faut alors envisager un mix, ou carrément basculer en développement custom pour les parties critiques.
  • Risque de fragmentation : Avec trop de projets menés en mode « chaque équipe fait son appli low-code », on risque de se retrouver avec une jungle d’outils isolés, peu intégrés entre eux. D’où la nécessité pour la DSI de garder une vue d’ensemble et de poser un cadre (charte, guidelines, validation des connecteurs).
  • Problèmes de scalabilité : Certaines plateformes low-code sont parfaites pour quelques dizaines d’utilisateurs, mais pêchent quand l’application doit en gérer plusieurs milliers, ou un volume de transactions conséquent. Avant de s’engager, mieux vaut tester la plateforme dans des conditions proches de la réalité.
  • Sécurité et gouvernance : Laisser des non-devs concevoir des applis manipulant des données sensibles peut générer des failles. Il faut mettre en place des contrôles, des validations et une formation minimale.

Comment surmonter tout ça ?

  • Impliquer l’IT en mode « orchestrateur » : L’IT doit valider les choix de plateforme, définir un socle commun (intégrations, sécurité, déploiement).
  • Former et sensibiliser : Les collaborateurs métiers qui créent des applis doivent être accompagnés pour respecter les standards de qualité et de sécurité.
  • Mettre en place un suivi : Piloter les projets low-code via un catalogue applicatif, un référentiel commun, pour éviter les doublons et garder la main sur la maintenance.

Le low-code redessine les règles du développement logiciel, en rendant la création d’applications plus accessible et plus rapide. Cela ne signifie pas que les développeurs traditionnels deviennent inutiles, bien au contraire : ils demeurent indispensables pour tout ce qui sort du cadre standard, et pour superviser l’architecture globale.

Mais pour beaucoup d’entreprises, le low-code représente une opportunité unique de libérer leur capacité d’innovation, en permettant aux équipes métiers de concevoir elles-mêmes certaines applications, tout en conservant l’expertise IT pour les aspects critiques.