Vous avez remarqué comme la tech est partout, tout le temps, même dans vos discussions du dimanche midi ? Un rapport du World Economic Forum prévoyait en 2023 que 150 millions de nouveaux emplois dans la tech pourraient voir le jour d’ici 2025 à l’échelle mondiale. C’est énorme et…c’est demain (à l’heure où nous écrivons ces lignes) ! Et ça ne concerne pas que les ingénieurs de la Silicon Valley. En France, selon l’Observatoire du freelancing, près de 40 % des freelances officient déjà dans l’IT, la data, le développement web ou des domaines voisins. Pas étonnant quand on voit le besoin croissant des entreprises, petites et grandes, pour tout ce qui touche au numérique.

Sauf que se lancer en freelance dans la tech, c’est à la fois le grand frisson de la liberté (choisir ses missions, bosser en pyjama toussa) et un beau challenge. Gérer sa prospection, sa compta, sa veille techno… ça peut vite devenir un joyeux bazar. Voilà pourquoi les incubateurs et les aides publiques peuvent s’avérer être des alliés précieux.

Mais comment ces structures vous filent un coup de pouce, que vous soyez dev web, expert en cybersécu ou data scientist passionné d’IA ?

Les incubateurs tech, des accélérateurs pour freelances

Sorte de « grand cocon » qui accueille des projets innovants, les incubateurs ciblent historiquement les start-ups. Mais ils s’ouvrent de plus en plus aux freelances IT — ces irréductibles du travail indépendant qui bossent sur des projets web, du conseil en IA ou du développement d’app mobile. L’idée, c’est de proposer un accompagnement permettant à chacun de :

  • Trouver son positionnement (un freelance en cybersécurité ne vend pas ses compétences comme un dev front-end) ;
  • Bénéficier de conseils stratégiques (la facturation c’est une stratégie… un peu) ;
  • Profiter d’un réseau où tout le monde parle un langage mi-tech, mi-business.

Une structure d’accompagnement pour lancer ou structurer son activité

En gros, un incubateur, c’est un peu comme un club VIP pour entrepreneurs et freelances. Vous y trouverez du champagne :

  1. Des conseils personnalisés
    • Un mentor pour vous expliquer comment fixer vos tarifs et ne pas brader vos compétences.
    • Un consultant qui vous oriente sur le futur de votre techno fétiche (vous voulez passer de PHP à Python ? Il y a peut-être une stratégie).
  2. Des formations pointues
    • De l’initiation à l’IA, un cycle sur la cybersécurité, du DevOps… Bref, tout pour rester à jour.
    • Ateliers de pitch, sessions pour gérer votre e-réputation, etc.
  3. Des espaces de coworking
    • Fini le chat qui vous marche sur le clavier pendant les visioconfs.
    • Vous bossez dans une ambiance dynamique, et l’open space peut être une source d’inspiration (et de café gratuit).
  4. Un réseau en or
    • Des contacts avec d’autres freelances, des start-ups, mais aussi des grands comptes.
    • Des rencontres qui peuvent déboucher sur des missions, des partenariats, ou la création d’un collectif de freelances.

Des exemples concrets : Station F et compagnie

  • Station F (Paris) : créé par Xavier Niel himself, c’est l’un des plus gros campus de start-ups au monde. L’ambiance y est électrique, les events se multiplient, et vous pouvez tomber nez à nez avec des investisseurs ou des développeurs qui construisent les applis de demain. Bref, ça bouillonne…
  • Incubateurs régionaux : parce que tout ne se passe pas qu’à Paris, il y a H7 à Lyon, la Plaine Images à Lille (dont le bassin IT est très dynamique) pour tout ce qui est créatif/numérique, le Swave pour la FinTech, et bien d’autres. Certains accueillent volontiers des freelances souhaitant booster leur visibilité et trouver de nouveaux clients.

Les aides financières et dispositifs publics pour les freelances

Vous vous dites peut-être « Ok, super, mais moi j’ai besoin de sous pour me former ou payer mes licences logicielles ! » Ne partez pas, j’ai une bonne nouvelle : la France (et l’UE) propose un paquet d’aides pour qui sait où chercher.

Formations financées : le CPF pour booster ses compétences

Le fameux Compte Personnel de Formation permet d’accumuler des droits à la formation. Il s’agit ni plus ni moins d’une tirelire que vous pouvez casser pour vous payer un bootcamp sur React, une certification en cybersécurité ou un MOOC sur les bases du data analytics.

L’avantage : vous montez en compétence sans vous ruiner, et ça, c’est plutôt bienvenu quand on est freelance.

Aides à la création d’entreprise : le dispositif NACRE

Le Nouvel accompagnement à la création ou reprise d’entreprise (NACRE) est un programme fait pour ceux qui partent de zéro, ou presque. Vous y trouverez un prêt à taux zéro, de l’aide pour établir votre business plan, et un coaching plutôt utile si vous n’avez jamais mis les pieds dans la jungle entrepreneuriale. Même si vous bossez seul, l’état vous donne un petit coup de pouce pour décoller.

Subventions régionales ou locales

Les collectivités territoriales aiment booster l’innovation locale. Du coup, elles proposent parfois des subventions pour l’achat de matériel, la location d’un bureau en espace de coworking, ou même l’embauche d’un stagiaire (si vous grandissez suffisamment pour accueillir de jeunes padawans).

Un petit tour sur le site de votre CCI ou un coup de fil à Bpifrance ne coûte rien et peut faire des miracles.

Portage salarial : un cadre sécurisé pour freelances tech

Vous adorez l’idée de travailler à son compte, mais la paperasse vous donne de l’urticaire ? Ou vous aimeriez cotiser pour le chômage, la retraite, tout ça tout ça ? Le portage salarial est là pour vous.

Vous signez avec une société de portage, qui vous salarie en quelque sorte, tout en vous laissant bosser de manière autonome. Concrètement, ça veut dire :

  • Vous facturez vos prestations comme un freelance classique.
  • La boîte de portage gère l’administratif, et vous verse un salaire.
  • Vous conservez la liberté de choisir vos missions, tout en ayant accès à une protection sociale améliorée.

Comment tirer parti des incubateurs et des aides en tant que freelance tech ?

Maintenant qu’on a fait le tour de la question « à quoi ça sert ? », passons à la question « comment j’en profite concrètement ? ».

Adapter son projet aux attentes des incubateurs

  1. Soignez votre pitch
    • Vous êtes freelance, vous n’avez pas d’équipe de 10 personnes ni de projet de levée de fonds ? Peu importe. Expliquez clairement votre valeur ajoutée, votre ambition, et comment vous comptez impacter le marché de la tech.
  2. Ciblez l’incubateur adapté
    • Certains sont très branchés AI, d’autres plutôt dev mobile ou e-commerce. Évitez de frapper à toutes les portes à l’aveugle, car ça risque de vous coûter du temps et de l’énergie.

Utiliser les aides pour développer des compétences tech

  1. Formez-vous sur des sujets porteurs
    • Le CPF peut financer des cours sur l’IA, la cyber, ou des langages de programmation tendance (Rust, Cobol, etc)…
    • Les incubateurs eux-mêmes ont souvent des ateliers, type « Comment intégrer l’IA conversationnelle dans sa stack de développeur ».
  2. Financement de vos outils
    • Besoin de payer un outil de prototypage, un hébergement cloud un peu costaud ou de nouveaux PCs ? Pourquoi ne pas piocher dans les subventions régionales ou solliciter NACRE pour couvrir ces investissements ?

Explorer les partenariats proposés par les incubateurs

  1. Collab’ avec des start-ups
    • Vous maîtrisez Docker ou Kubernetes ? Y a forcément une jeune pousse qui galère avec ses microservices. Bingo, vous venez à la rescousse.
  2. Rencontres avec des grands groupes
    • Les incubateurs organisent parfois des « demo days » où débarquent des mastodontes du CAC 40 en quête de freelances pour des missions spécifiques. Vous pourriez être leur perle rare.

S’entourer pour réussir en freelance tech

Le meilleur conseil : serrez les bonnes mains au bon moment. Derrière un incubateur se cachent parfois des opportunités incroyables, derrière un programme public sommeille peut-être la bourse qui donnera un coup d’accélérateur à vos projets. Saisissez ces perches, et prenez plaisir à tracer votre route.

La tech a beau évoluer à la vitesse de la lumière, avec le bon écosystème, vous serez toujours au bon endroit. À vous de jouer !