Vous avez peut-être vu passer l’info, le 9 avril dernier, l’éditeur SaaS rennais Sekoia.io a levé 26 millions € pour muscler sa plateforme de détection et de réponse pilotée par l’IA. Un tour de table mené par Bright Pixel Capital qui porte à 45 millions € les fonds totaux de la scale-up. Ce genre d’annonce traduit une réalité : les entreprises cherchent des solutions de pilotage cyber plus fines et plus intégrées face à des risques qui ne cessent de s’intensifier. Car aujourd’hui, la seule réponse viable pour les DSI et RSSI est la mise en place une cybersécurité structurée, qui couvre, dès le cadrage des projets, le code, l’infrastructure et le SaaS.

L’état de la menace 2025 en deux chiffres clés

On peut le dire, le paysage des attaques a basculé dans une nouvelle dimension quantitative. Deux chiffres qui illustrent parfaitement la situation :

  1. Ransomwares × 2,75 en un an. Le Microsoft Digital Defense Report montre que la cadence des ransomwares a presque triplé entre 2023 et 2024, tandis que les tentatives de vol de mots de passe seraient passés de 4 000 à 7 000 par seconde. Cette explosion illustre la professionnalisation des acteurs malveillants et la pression accrue sur les équipes SOC.
  2. 86 % des décideurs IT français déjà touchés. Selon une enquête Cohesity, 86 % des responsables IT en France déclarent avoir subi un ransomware en 2024, contre 53 % l’année précédente. Au-delà de la forte progression et du fait que les chiffres diffèrent selon les études, cela nous rappelle que la menace ne cible plus uniquement les grands groupes, mais que « toute organisation connectée est concernée ».

Deux indicateurs qui confirment que la crise frappe vite, souvent et tous les secteurs. D’où l’urgence d’une cybersécurité structurée, pensée dès le design, sous un cadre type ISO 27001 et portée par une gouvernance claire. Faute de quoi la prochaine actu cyber marquante pourrait bien concerner votre entreprise…

Une cybersécurité structurée : le socle de tous les projets IT critiques

Qu’il s’agisse de lancer un micro-service, de migrer un ERP vers le cloud ou de brancher un SaaS RH, la sécurité ne peut absolument plus rester un add-on. L’ENISA rappelle d’ailleurs que les attaques contre la disponibilité et le rançongiciel dominent le paysage européen. Elles exploitent le plus souvent de mauvaises configurations initiales.

Mettre la cyber au cœur du cadrage signifie ici inscrire un référent SSI dans la gouvernance, définir un budget dédié et intégrer un jalon « OK sécurité » avant chaque mise en prod.

Chaque couche technique est un vecteur de risque

Qu’il s’agisse d’infra, de BDD, d’API ou de plugins, chaque couche technique doit toujours être considéré comme un vecteur de risque potentiel…

Cloud et infrastructure

Les environnements IaaS mal configurés expliquent 80 % des incidents SaaS/IaaS selon le rapport IBM X-Force. Buckets S3 publics, bases Elasticsearch sans mot de passe… la moindre erreur d’ACL expose des gigaoctets de données.

Bases de données et API

Le CERT-FR pointe régulièrement des fuites massives d’informations santé liées à des bases oubliées sur Internet. Les API, quant à elles, cumulent logique métier et identité. Une injection ou une clé exposée ouvre l’accès à l’ensemble du back-office.

Code et composants tiers

84 % des codebases françaises contiennent au moins une librairie vulnérable selon l’ENISA. Sans SBOM et politique de patch, l’attaque supply-chain façon Log4Shell reste à la porte… jusqu’à « l’exploit » public.

Des incidents évitables grâce à une gouvernance cohérente

La majorité des crises naissent généralement d’un manque d’organisation (pas de politique d’accès, pas de revues de risques, pas de plan de remédiation, etc.). Une gouvernance solide doit englober une revue mensuelle des habilitations, un tableau de bord commun RSSI-DSI, et un backlog sécurité priorisé comme la dette technique.

ISO 27001 : un cadre concret pour structurer la sécurité de l’information

C’est là que la norme ISO 27001 entre en jeu, puisqu’elle fournit un référentiel clair sur le sujet : inventaire des actifs, analyse de risques, politiques, contrôles techniques et boucle d’amélioration continue (PDCA).

La dernière enquête ISO recense plus de 3 600 certificats 27001 actifs en France, un chiffre en hausse régulière depuis cinq ans. Une excellente nouvelle, sachant qu’en plus, adopter ce cadre, c’est parler le même langage que les régulateurs (NIS 2, DORA) et les clients grands comptes.

Intégrer les bonnes pratiques ISO 27001 dès les premiers projets

Plus globalement, même sans viser le certificat, appliquer « l’esprit ISO » protège les projets :

  • Analyse de risque dès le Sprint 0 : on cartographie menaces et impacts.
  • Politiques d’accès : droits minimum, MFA, rotation des secrets.
  • Gestion d’incident : procédure claire, rôles définis, exercice annuel.

N’hésitez pas à jeter un œil ici pour aller plus loin sur le sujet.

Pourquoi se faire accompagner change tout

Hiscox a mesuré que les PME réalisant un audit cyber annuel réduisent de 67 % leur exposition aux incidents. Un cabinet expert va en effet vous aider à :

  1. Hiérarchiser les priorités via un risk-heat-map.
  2. Monter un SMSI réaliste : politiques prêtes, preuves d’audit, plan d’action 12 mois.
  3. Former les équipes : DevSecOps, gestion de crise, sensibilisation phishing.

Penser sécurité en amont pour éviter la crise en aval

4 386 incidents traités par l’ANSSI, 62 % d’entreprises touchées, 3,85 M € le ticket moyen d’une fuite, 84 % de codebases vulnérables : l’équation est claire. Une cybersécurité structurée, fondée sur ISO 27001 et appliquée dès le design, transforme un gisement de risques en levier de confiance.

Auditez chaque couche, gouvernez les accès, documentez les processus et testez avant la prod : ces réflexes coûtent peu à l’amorçage, mais vous éviteront les crises mal vécues… et très coûteuses.